Drones: les gendarmes investissent la troisième dimension

Mis à jour le 27/02/2019
Depuis quelques années la Gendarmerie est en mesure de projeter un nouveau vecteur aérien.
En effet, l'arrivée progressive de drones “grand public” dans le milieu civil, avec un éventail capacitaire important, dont la prise de photographies et de vidéos de haute qualité, a permis de cerner rapidement tout l'intérêt de leur utilisation en gendarmerie.

Depuis quelques années la Gendarmerie est en mesure de projeter un nouveau vecteur aérien.

En effet, l'arrivée progressive de drones “grand public” dans le milieu civil, avec un éventail capacitaire important, dont la prise de photographies et de vidéos de haute qualité, a permis de cerner rapidement tout l'intérêt de leur utilisation en gendarmerie.

Rapidement s'est imposée la nécessité de clarifier le cadre d'emploi de tous ces vecteurs. La gendarmerie se devait de garantir une formation avec un volet théorique qui réponde aux exigences de la norme civile et un volet technique qui donne l'assurance que les opérateurs peuvent se servir de ces outils dans les meilleures conditions de sécurité de vol. C'est donc tout naturellement que cette thématique est entrée dans les compétences des forces aériennes de gendarmerie.

Formation des télé-pilotes :Tous ces appareils sont télé-pilotés par des gendarmes. Recrutés sur la base du volontariat, les télé-pilotes suivent une formation de 3 semaines à la base aérienne de Cazaux (33). Basé sur le brevet de pilote ULM, qui correspond au socle minimum de connaissances requises pour travailler sur la plupart des scénarios de vols autorisés en France, les élèves télé-pilotes suivent des cours de circulation aérienne, apprennent, notamment, à distinguer les différents espaces aériens, à maîtriser la législation aérienne et la phraséologie utilisée au sein des organismes aéronautiques. Des cours de météorologie afin qu'ils puissent définir, en toute autonomie, l'opportunité de leur mission leur sont dispensés. Enfin, ils doivent maîtriser des notions de navigation.

De manière progressive, une fois que les stagiaires maîtrisent le pilotage de base, ils basculent sur des modèles tactiques afin de faire évoluer les engins sur des scénarios d'emploi classiques en gendarmerie comme, la surveillance de manifestations ou de fan zones, filature, reconnaissance en maintien de l'ordre, recherche de personne, aide à l'enquête sur une scène de crime spécifique.

Pour sanctionner cette formation, les stagiaires se voient décerner le brevet de télé-pilote de drone et peuvent ainsi exercer, dès leur sortie de stage, un bon nombre de missions opérationnelles.

Missions :Dans le domaine de la criminalistique, lors de la prise de vue d’un incendie qui s’est produit, le drone permet de prendre de la hauteur, pour faire des prises de vues de la zone. Les photographies qu’il délivre permettent de fixer l’état des lieux et de disposer ainsi d’une vision globale permettant de comprendre ce qui a pu se passer pour initier différentes hypothèses quant à la propagation du feu et à son origine. Un drone peut descendre beaucoup plus bas sans altérer la scène en raison du faible vent généré par rapport à un hélicoptère.

Ou encore dans l’affaire « Laetitia Daval » dont le corps a été partiellement brûlé en campagne où le drone a été projeté très rapidement dès le début de l’enquête criminelle pour rechercher les traces non visibles du sol comme les traces de foulage sur le sol d’individu ou de véhicule.

Dans les crash d’avion, l’utilisation d’un drone permet de donner rapidement aux autorités judiciaires ou administratives l’ampleur de la catastrophe, sans avoir à se déplacer jusqu’au lieu de l’accident, parfois difficile d’accès.

La surveillance de la circulation avec un drone peut également être un atout dans le domaine de la sécurité routière. Le drone voit tout ce que le policier ou le gendarme ne peut pas voir : les distances de sécurité, les dépassements par la droite, les circulations sur la bande d’arrêt d’urgence, mais aussi les dépassements de vitesse….

En maintien de l’ordre, comme à Notre-Dame-Des-Landes (44), les drones ont permis de connaître les positions tactiques des manifestants pour mieux renseigner les décideurs afin de diriger de manière efficiente les unités des forces de l’ordre (26 escadrons) sur ce vaste champ d’action.

Pour une recherche d’une personne disparue le drone permet de prendre de la hauteur et de découvrir du ciel les traces ou indices ou encore l’exploration de parois escarpées ou de ravins sans faire prendre de risque aux sauveteurs.

Le gain de temps avec le déploiement d’un drone est aussi un atout dans ce genre de situation ou la victime peut se trouver en détresse.

Le coût d’utilisation d’un drone est bien plus faible que l’engagement d’un hélicoptère.

D’autre part, dans les cas où les lieux sont restreints la capacité d’un tel engin peut-être également un atout.

Toutefois les deux vecteurs aériens se complètent parfaitement, l’hélicoptère pour une vision d’altitude, large et une grande autonomie avec des moyens embarqués spéciaux et le drone pour plus de précision avec au plus près, une approche plus fine et plus discrète permettant des photographies précises.

Aujourd’hui, la Gendarmerie s'est clairement positionnée comme une référence, un leader, dans le domaine de l'observation et de la surveillance au moyen de vecteurs comme les drones.