Pour éviter la remontée des eaux, l’État finance le pompage de la nappe

Mis à jour le 19/11/2021

L'exploitation charbonnière du bassin houiller a pris fin en 2004 avec la fermeture du dernier puits de mine. Elle laisse derrière elle une transformation massive des sols, en surface mais aussi profondément en sous-sol (fracturation des grès), et notamment dans le régime des eaux.

L’arrêt de l’activité minière dans le bassin houiller et la diminution continue des prélèvements en eau industrielle et en eau potable conduisent depuis plusieurs années à une recharge en eau de la nappe des Grès du Trias inférieur qui tend vers un retour progressif à son niveau naturel. La diminution des prélèvements en eau industrielle s’explique par une réduction des activités industrielles, et celle de l’eau potable par un déclin démographique. Sa reconstitution s'est révélée plus rapide que le phénomène initialement prévu par Charbonnages de France.

Cette remontée d’eau a déjà causé des premiers dégâts dans certaines communes du secteur ouest du bassin houiller (traces d’humidité dans les bâtiments, moisissures, inondation des sous-sols…), notamment à Creutzwald où deux stations de pompage ont dû être installées en urgence en 2017. Sa manifestation sera cependant très progressive puisque certaines communes ne seront impactées que dans 30 ou 40 ans.

L’État, en charge de l’après-mines depuis la liquidation de Charbonnages de France, est aux côtés des territoires du bassin houiller pour faire face à ce phénomène et les protéger des dommages potentiels.

Photo : L’État aux côtés des territoires du bassin houille pour faire face à ce phénomène et les protéger des dommages potentiels.

Depuis 2017, un comité de suivi de la reconstitution de la nappe des Grès du Trias inférieur est mis en place pour traiter du phénomène de reconstitution de la nappe. Le dossier de l'après-mines concerne également d'autres aspects tels que les affaissements miniers, les crevasses, la pollution des sols, etc.

Afin de préciser les engagements de l’État en matière d’études, de mise en place des moyens de surveillance, et de réalisation des travaux de forage et de pompage, Laurent Touvet, préfet de la Moselle, a organisé un comité de suivi de la reconstitution de la nappe des Grès du Trias Inférieur le 8 octobre 2021 à Carling. Élus, collectivités, associations et spécialistes ont participé à ce comité.

L’État s’engage à déployer et assurer le fonctionnement de moyens de pompage permettant de maintenir le niveau de la nappe à moins 3 mètres sous les constructions réalisées avant 2021, situées en zone d’affaissements miniers ainsi que dans tous les secteurs protégés historiquement par une baisse du niveau de la nappe induit soit par un pompage, soit par une vidange naturelle ou accidentelle. Là où il y a des zones naturelles non bâties, l’eau pourra remonter.

L’État s'engage également à surveiller les zones historiquement protégées par l'effet de rabattement des eaux d'exhaure sans enjeux pour le bâti existant, dans le cas où il n'y a pas de bâti, et dans le cas où le bâti n'est pas vulnérable. C'est le cas pour les communes de Merten, Dalem, Falk et Petite-Rosselle, où la nappe a atteint son niveau d'équilibre sans générer de dommages dans les zones historiquement protégées.

En amont de la mise en place des moyens de pompage, les services de l’État vont examiner les rues et les ensembles bâtis pour déterminer ceux qui sont concernés par la remontée de la nappe phréatique et des appareils seront installés pour mesurer l’impact de la remontée.

L'ensemble des études et travaux nécessaires seront intégralement financés par l’État dans le cadre de l'après-mines. Le préfet, le sous-préfet d'arrondissement, les services de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Grand-Est et de la direction départementale des territoires, avec l’aide d’opérateurs, animeront le déploiement des engagements de l’État.

Le préfet présidera annuellement un comité de suivi de reconstitution de la nappe en présence de l'ensemble des élus et partenaires concernés du bassin houiller afin de présenter l'avancement de la démarche, le retour d'expérience et échanger sur les éventuelles difficultés rencontrées ou inflexions à opérer. Par ailleurs, un comité opérationnel sera mis en place dès début 2022 pour suivre les études en cours ainsi que la programmation des travaux. Il se réunira de façon trimestrielle et sera constitué d'une douzaine de membres (élus, services de l’État et ses opérateurs).