Cas de fièvre charbonneuse en Moselle : exemple d’une gestion d’un danger sanitaire par la Direction Départementale de la Protection des Populations de Moselle

Mis à jour le 08/11/2019
Depuis plusieurs années, chaque été, des cas de fièvre charbonneuse sont recensés dans des élevages bovins du département.
La fièvre charbonneuse est une maladie due à la bactérie Bacillus anthracis. Cette maladie affecte principalement les animaux mais peut également atteindre l’homme. La plupart des mammifères y sont sensibles, mais la fièvre charbonneuse affecte surtout les ruminants.

La forme de transmission la plus courante chez l’animal reste l’ingestion des spores (phase du cycle de vie) de la bactérie, qui peuvent germer en pénétrant le corps de l’animal et provoquer la maladie. La transmission entre animaux est très rare.

Le principal mode de contamination à l’homme est dû au contact ou à l’ingestion d’animaux infectés. Les derniers cas humains en France remontent à 2008. La transmission du charbon d’une personne à une autre est très peu probable.

Du fait de son impact potentiel important sur la santé publique et sur l’élevage,cette maladie appartient à la liste 1 des « dangers sanitaires » de première catégorie tels que définis par le code rural et de la pêche maritime.

Face à ce type de danger et conformément aux directives nationales, la direction départementale de la protection des populations de Moselle (DDPP) se prépare en participant à des exercices qui permettent la mise en place d’une organisation solide et rodée pour répondre efficacement et dans l’urgence à la survenue éventuelle de tels événements.

Les dangers sanitaires de 1ʳᵉ catégorie sont des maladies à déclaration obligatoire. Dès qu’un cas de fièvre charbonneuse est suspecté, l’éleveur et son vétérinaire en informe donc la DDPP.

Des prélèvements sont effectués et envoyés au laboratoire national de référence pour confirmation ou information du cas.

Dans l’attente des résultats, l’exploitation est mise sous surveillance avec :

- mise en place d’une surveillance régulière de l’état de santé des animaux ;

- interdiction d’introduction ou de sortie des animaux de l’élevage ;

- élimination des cadavres et déchets par un circuit spécifique ;

- mise en place de mesures spécifiques de nettoyage et de décontamination.

Toutes ces mesures sont destinées à empêcher une diffusion éventuelle de la maladie.

Parallèlement, les services de l’Agence Régionale de Santé effectuent une enquête auprès des personnes ayant été en contact avec les animaux suspects pour évaluer s’ils ont pu être en contact avec la bactérie Bacillus anthracis. Dans l’affirmative, un traitement peut être mis en place.

Si les résultats du laboratoire de référence confirment le cas de fièvre charbonneuse, l’exploitation fait l’objet d’un arrêté préfectoral portant déclaration d’infection de fièvre charbonneuse. Il lui est prescrit, en plus des actions demandées lors de la phase de mise sous surveillance, de réaliser un traitement par antibiotiques de ces animaux et/ou une vaccination.

La DDPP effectue également avec l’éleveur une enquête pour déterminer les causes possibles de la contamination : antécédents de fièvre charbonneuse dans le voisinage, réalisation de travaux de terrassement, accès à des points d’eau, mouvements d’animaux ou d’intrants.

Une fois que la vaccination est effective et que toutes les opérations de nettoyage et de désinfection du matériel et des bâtiments sont réalisées, l’arrêté préfectoral portant déclaration d’infection est levé. L’élevage retourne alors à une situation sanitaire normale.

Si la DDPP peut mettre en place, dans l’urgence, les mécanismes nécessaires et efficaces pour répondre à la survenue d’un cas de fièvre charbonneuse, il n’en reste pas moins que la collaboration et les échanges avec les éleveurs et les vétérinaires sanitaires sont extrêmement importants pour détecter au plus vite les nouveaux cas et prendre le plus rapidement possible les décisions les plus pertinentes.

L’épisode de fièvre charbonneuse de cet été rappelle enfin la nécessité pour les éleveurs des zones concernées historiquement par des cas de charbon, de vacciner les animaux avant la mise à l’herbe ainsi que les animaux à qui est destiné du fourrage récolté sur des parcelles avec un historique d’épisode de fièvre charbonneuse.

La prévention reste en effet l’une des meilleures mesure pour réduire nos vulnérabilités vis-à-vis des dangers sanitaires.

Les services de la direction départementale de la protection des populations de la Moselle sont à votre disposition pour toutes informations complémentaires ( ddpp@moselle.gouv.fr).

1 cf. Arrêté du 29 juillet 2013 relatif à la définition des dangers sanitaires de première et deuxième catégorie pour les espèces animales