Interview de Juliette ROY, nouvelle directrice départementale de l’ONAC-VG

Mis à jour le 26/09/2018
Depuis le 1er septembre 2018, Juliette ROY, est la nouvelle directrice départementale de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Rencontre...

Pourriez-vous, nous décrire votre parcours professionnel en quelques lignes ?

Je suis originaire de Verdun. Mon parcours, à la base, c’est l’Histoire. Pendant ma thèse, j’ai travaillé à l’usine Renault de Batilly, où j’ai découvert un domaine qui m’était étranger, et que j’ai apprécié : la communication.

J’ai ensuite travaillé à la mairie de Metz, en tant que journaliste pour le magazine « Vivre à Metz », à nouveau pour l’usine Renault à l’occasion du lancement d’un nouveau véhicule, puis j’ai travaillé à l’ONACVG en Meuse en tant que coordinatrice « Mémoire et communication ». Recrutée par le conseil départemental de la Meuse, j’ai travaillé pour la mission « Histoire », avant d’endosser les responsabilités de directrice de l’ONAVG de la Meuse, puis de la Moselle, service pour lequel j'assumais déjà l'intérim depuis fin janvier de cette année.

Vous avez une belle expérience dans le domaine de la communication et du journalisme, pour quelles raisons avez-vous choisi de vous orienter dans le domaine de la mémoire ?

La communication est un secteur qui permet de toucher à tout. L’ONACVG m’a permis de conjuguer ma passion pour l’histoire et la communication, un outil essentiel de transmission de la mémoire. L’ONAC m’a énormément apporté, notamment sur son rôle, social, ce qui m’enrichit beaucoup au quotidien.

Pouvez-vous nous parler des missions de l’ONACVG et nous expliquer les enjeux de la transmission de la mémoire ?

On ne connaît de l’ONACVG que la mission « mémoire-cérémonie », qui n’est que la partie émergée de l’iceberg. La solidarité est une des principales missions et l’activité historique de l’office.

La délivrance de titres (d’ancien combattant, de victime de guerre, veuve, orphelin, victime d’attentat ou de terrorisme par exemple) est également une mission importante, en ce qu’elle reconnaît un statut permettant l’ouverture de droits. L’objectif est d’aider les personnes qui ont été touchées directement par les guerres.

L’office a également une mission d’accompagnement des blessés des armées et les victimes d’attentats. Il assure, en lien avec l’armée, un accompagnement social et une aide à la reconversion professionnelle.

Pour aller plus loin, pouvez-vous nous nous faire part de vos motivations quant au choix du poste de directrice départementale de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre ? Et en Moselle ?

J’arrivais à l’issue de mes trois ans sur le poste de directrice dans la Meuse. L’opportunité s’est présentée de prendre les rênes de l’ONACVG de la Moselle. Ce département est très différent de la Meuse, qui reste très marqué par la Première Guerre mondiale, avec la présence de champs de batailles et de nombreuses nécropoles.

En Moselle, il y a une présence plus importante de ressortissants de la Seconde Guerre mondiale, et dans le nord du territoire, des Harkis. Les problématiques rencontrées sont très variées et différentes de celles de la Meuse. Je m’occupe aujourd’hui des victimes d’attentats, des jeunes soldats d’aujourd’hui.

L’identité mémorielle est également très riche, avec l’histoire des « Malgré Nous » et la complexité des histoires familiales.

Comment s’articule la question de la transmission de la mémoire à destination des plus jeunes et le suivi des anciens combattants et victimes de guerre ?

Cette mission passe par l’intergénérationnel, avec des rencontres entre les enfants et les anciens combattants.

J’ai par exemple conçu une BD, avec un dessinateur, intitulée « Le protocole d'une cérémonie patriotique expliquée aux enfants (et aux enseignants) » pour aider les élèves à assister aux cérémonies patriotiques, car ils étaient très sollicités lors de l’organisation de ce genre d’évènement. Elle a été diffusée sur le réseau Canopée de l’Éducation nationale.

J’interviens auprès des élèves afin d’expliquer les missions de l’ONACVG. Ces interactions permettent d’apporter des points de repères historiques.

J’ai aussi créé une exposition avec des élèves de CM1 : « La citoyenneté pour les juniors ». A cet âge, ils commencent l’éducation civique. L’intérêt de ce travail est que l’exposition a été créée par les enfants, pour des enfants.

La mémoire comprend la citoyenneté et l’engagement.

Quels sont les dossiers phares en 2018-2019 pour l’ONACVG de la Moselle ?

La fin du cycle commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'action pédagogique, l'accompagnement des Harkis et leurs familles, et, bien sûr, le développement du lien avec les armées.