Investigations de la direction départementale de la protection des populations de la Moselle dans le secteur des denrées végétales destinées aux vegans, végétariens et végétaliens

Mis à jour le 26/10/2020
Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à désirer réduire – voire stopper – leur consommation de produits d’origine animale. Pour satisfaire cette demande, de nouvelles gammes de produits apparaissent et revendiquent le caractère végétal de leur composition.

La direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Moselle a participé en 2019 à une enquête nationale sur ces nouveaux produits afin de vérifier qu’ils respectent bien les règles d’étiquetage, de présentation des denrées, de composition et de caractéristiques nutritionnelles. Les suites données aux contrôles ont été essentiellement des suites pédagogiques ; l’enquête n’avait pas une vocation répressive mais avait essentiellement pour finalité d’acquérir une vision claire du marché et de rappeler la réglementation aux opérateurs.

Les contrôles ont eu lieu principalement au stade de la distribution (grande et moyenne surface et commerces de détail et saisonniers). Des producteurs locaux ainsi que des sites internet ont également été contrôlés.

Vegans, végétariens, végétaliens : quelles différences ?

Les végétariens ont une alimentation qui exclut uniquement les produits issus d’animaux morts. Le végétalisme est un régime alimentaire qui ne comporte que des aliments issus du monde végétal. Le veganisme peut être qualifié de mode de vie (dépassant le seul domaine de l’alimentation) basé sur le refus de ce qui est qualifié d’exploitation animale. Concernant leur alimentation, les vegans sont végétaliens.

Pourquoi cette enquête ?

Le nombre de produits nouveaux pouvant répondre aux régimes végétaliens et végétariens augmente très rapidement. Les industriels développent des denrées composées dont la teneur en végétaux est très majoritaire et dont le prix est parfois 2 à 4 fois plus élevé que celui de leurs équivalents d’origine animale. Ces produits, tout en affirmant leur composition végétale, cultivent souvent l’ambiguïté avec ceux d’origine animale qu’ils visent à remplacer et utilisent des dénominations de vente ou des allégations empruntées au registre de la cuisine traditionnelle. L’objectif de cette enquête était donc de faire un état des lieux des pratiques commerciales observées (étiquetage, présentation, prix) et d’étudier la composition de ces denrées.

Des dénominations pouvant être qualifiées de trompeuses

L’enquête a permis de révéler l’usage de dénominations de vente et de présentation qui peuvent tromper le consommateur lors de son achat. En effet, ces dénominations puisent dans le registre des produits d’origine animale pour désigner des denrées qui revendiquent une composition exclusivement végétale.

Ainsi, des produits végétaux cultivent l’ambiguïté ou sont vendus sous des dénominations réservées ou faisant référence à des produits laitiers (« Fromages vegan », « lait de chanvre »[1]), carnés (« filet végétal façon canard », « bacon vegan », « jambon roulé aux herbes »[2]), de la mer (« bâtonnets de poissons panés », « filet de saumon végétal ») ou au chocolat (« Lapin de Pâques en chocolat au lait végétal »[3]), au miel[4] (« Sirop au goût de miel et de caramel »).

Des prix plus élevés sur les produits vegans

Les enquêteurs ont comparé le prix de vente au public de certains produits d’origine animale comportant peu d’ingrédients avec celui de leur équivalent vegan, en le mettant en perspective avec le prix des matières premières utilisées, les produits vegan comportant généralement des ingrédients onéreux (noix de cajou, amandes, etc.). La marge brute des professionnels sur les produits vegans semble sur la base de ces constatations plus importantes que pour des produits « traditionnels ».

Ces différences s’expliquent par le fait que les produits vegans revendiquent souvent également d’être « bio ». Par ailleurs, pour approcher le goût ou la texture des produits « traditionnels », ils sont très transformés et ont fait l’objet de recherches qu’il faut financer.

L’enquête nationale a mis en évidence que le marché de ces produits nouveaux est très hétérogène et que les dénominations de vente utilisées pour qualifier les nouveaux produits développés sont conçus pour les rapprocher de leur équivalent traditionnel d’origine animale, ne serait-ce qu’en qualifiant leur mode de préparation pour orienter le consommateur sur le moment de consommation (par exemple « râpé »). Certaines dénominations font directement référence à des produits laitiers, viandes, poissons ou produits de charcuterie, ce qui contrevient aux usages, voire à la réglementation, et peut induire en erreur le consommateur. L’autre point important relevé concerne le prix de ces produits, plus élevé que leur équivalent d’origine animale.

Afin de surveiller ces différents points et approfondir sa connaissance du secteur et en vue de garantir un développement de ces nouveaux produits dans un cadre clair, la DDPP de Moselle poursuivra ses contrôles dans ce secteur.

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez contacter la DDPP de la Moselle à l’adresse suivante : ddpp@moselle.gouv.fr

[1] Certains opérateurs ont reçu des avertissements pour utilisation de dénominations laitières protégées.

[2] Dénomination définie par l’arrêté du 18 mars 1993 relatif à la publicité des viandes de boucherie et de charcuterie.

[3] Le chocolat est défini par le décret du 13 juillet 1976.

[4] Le miel est strictement défini par le décret 2003/587 du 30/06/2003.