La préparation de la crise « inondation » permet d’identifier les enjeux et les conséquences d’une crue majeure sur son territoire

Mis à jour le 28/06/2019
La préparation de la crise « inondation » est réalisée, pour les services de l’État, par la mission « référent départemental inondation » (RDI).

Créée en 2011, il s’agit d’une mission d’appui technique dans la gestion de crise sur le réseau hydrographique surveillé par l’État au travers de son service de prévision des crues à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL). En Moselle, les cours d’eaux surveillés sont ceux à forts enjeux et impacts importants en cas d’événement d’importance : la Moselle, l’Orne, la Sarre, la Seille et les Nied, allemande et française.

La phase d’anticipation nécessite de collecter et d’organiser les données existantes relatives aux crues et aux enjeux locaux potentiellement touchés afin de pouvoir les identifier et, par la suite, capitaliser les informations lors des retours d’expérience. La mission RDI est en charge de ce volet. Elle est également présente en centre opérationnel départemental (COD) afin d’assister le préfet, dès que le niveau d’alerte « orange inondation » est déclenché par le service prévision des crues (SPC).

La mise en place d’un plan communal de sauvegarde permet d’avoir une réponse adaptée et immédiate lors d’une crise d’inondation. La gestion de crise, au niveau communal, se réalise au travers d’un plan communal de sauvegarde (PCS) mis en place par le décret n°2005-1156 du 13/09/2005 et la loi de modernisation de la sécurité civile. Le maire est désigné en tant que directeur des opérations de secours afin d’élaborer une réponse opérationnelle, immédiate et adaptée à la crise en cours. Lorsqu’il existe un plan de prévention (risques naturels ou miniers, plan particulier d’intervention), ce document est obligatoire. Il permet la sauvegarde des personnes, d’élaborer des schémas d’évacuation, d’associer l’ensemble des acteurs et d’unifier leurs interventions sur le territoire.

Les crues étant des événements d’importance, il peut être intéressant pour une commune de mettre en place une réserve communale de sécurité civile (L. 724-1 du code de la sécurité intérieure) afin d’identifier des bénévoles susceptibles de pouvoir aider les équipes de sécurité civile lorsque la situation l’exige.

L’intérêt des ZIP/ZICH dans la préparation à la crise d’inondation

Afin d’améliorer cette phase d’anticipation et d’élaborer des PCS plus opérationnels sur le volet « inondation », il a été élaboré des scénarios d’inondations potentielles présentés sous la forme de deux documents : les zones d’inondabilité potentielle (ZIP) et les zones isoclasses de hauteur d’eau (ZICH). Ces documents sont le fruit de modélisations hydrologiques permettant d’estimer une enveloppe inondable potentielle en fonction d’une hauteur d’eau à la station hydrométrique. Les communes ainsi que la mission « RDI » peuvent mettre à jour les enjeux impactés par différents niveaux de crues afin d’adapter la réponse opérationnelle.

Les ZIP/ZICH sont, pour l’instant, disponibles sur l’ensemble du linéaire de la Moselle (entre Arry et Apach). La Sarre et l’Orne seront couvertes en 2020 tandis que les Nied le seront plus tard. A titre d’information, le CEREMA a utilisé le même modèle que pour l’Atlas des Zones inondables (AZI) qui a servi pour l’élaboration des plans de prévention du risque inondation (PPRi). Ils ont amélioré la prise en compte de certaines zones complexes dans le lit majeur de la Moselle (en arrière de remblais, voies SNCF Société nationale des chemins de fer français, canal de navigation) en incluant les données topographiques les plus récentes. Toutefois, ces ZIP/ZICH ne peuvent en aucun cas remplacer les cartographies des zones inondables réglementaires dans les PPRI. Leur diffusion vers les communes et les intercommunalités se fera prochainement au travers d’un « porter à connaissance ».