Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Mis à jour le 02/12/2019
CLÔTURE DU GRENELLE CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES EN MOSELLE 
Préfecture de la Moselle 
Lundi 25 novembre 2019

Lundi 25 novembre 2019, a été la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes »,mais aussi également la journée de clôture du «Grenelle de la lutte contre les violences conjugales », lancé le 3 septembre dernier par Édouard PHILIPPE, Premier Ministre.

 
Face au constat du décès chaque année en France de plus de 100 femmes dans un contexte de violences conjugales (126 depuis le début de l’année 2019, dont 4 en Moselle) le Gouvernement a souhaité aller plus loin dans la mobilisation pour la lutte contre les violences faites aux femmes, grande cause du quinquennat lancée le 25 novembre 2017 par le président de la République au travers de l’annonce de 30 mesures déjà mises en œuvre pour la plupart (création d’une plateforme de signalement en ligne opérationnelle 24/24 et7/7 depuis octobre 2018, de 10 centres de prise en charge des victimes de psycho-traumatisme lancés au printemps dernier, de 5 000 places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences…).

Pour le département de la Moselle, les procureurs de la République de la Moselle, les acteurs de l’État, les collectivités, les acteurs institutionnels et associatifs impliqués dans la lutte contre les violences conjugales, ont œuvré au cours de ces deux derniers mois au sein de groupes de travail couvrant les thématiques « santé/justice », « Détection des signaux faibles » et « guichet unique de prise en charge des victimes/protection de l’enfance », pour la mise en œuvre de dispositifs devant permettre la prise en charge de chaque victime de violences conjugales dès le premier signalement jusqu’à la judiciarisation des faits, et ce sans discontinuer.

Ce lundi 25 novembre, une séance de clôture réunissant une centaine de personnes a eu lieu en préfecture. Cela a été l’occasion de faire une restitution des ateliers du Grenelle organisés dans le cadre des réseaux territoriaux avec le retour d’expérience de :

  • Madame Agnès LEHAIR, Directrice du CIDFF, ateliers justice, forces de l’ordre et protection ;
  • Madame Marie-Claude TOMASSI, coordinatrice du programme d’accompagnement des situations de violences de l’AIEM ateliers sur les auteurs ;
  • Madame Nadine TREMBLEAU, ingénieure sociale au CMSEA Espoir ateliers hébergement – logement.

Dans un second temps, s’est tenue une table ronde, sur les améliorations possibles dans la lutte contre les violences conjugales. Les personnes suivantes sont intervenues :

  • Monsieur Christian MERCURI Procureur de la République près le TGI Tribunaux de grande instance de Metz et Madame la Docteure Pauline TROGNON, médecin urgentiste référente violences faites aux femmes au CHR Centre hospitalier régional de Metz Thionville, sont intervenus sur la thématique la mise en œuvre expérimentale du dépôt de plainte simplifié à l’hôpital
  • Madame Christelle DUMONT Procureure de la République près le TGI Tribunaux de grande instance de Thionville et Madame Karine LEGRAND directrice adjointe de la PMI Petites et moyennes industries Protection maternelle et infantile, sont intervenues sur le sujet de la cellule opérationnelle, le guichet unique de prise en charge des victimes et la protection de l’enfance
  • Monsieur le Colonel Nicolas PHILIPPOTIN Commandant le Groupement de Gendarmerie départementale de la Moselle et Monsieur le Commissaire Patrick VALENTIN Directeur adjoint de la Direction Départementale de la Sécurité Publique, ont pris la parole sur la détection des signaux faibles.

 
Cette séance de clôture a été ainsi l’occasion de présenter, sous l’égide de Marie-Laure VAUTRIN, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, au sein de la direction départementale de la cohésion sociale, à l’ensemble des acteurs la synthèse de ces travaux et sa déclinaison opérationnelle en devenir, autour du triptyque de :

  • la prévention des violences,
  • la protection et la prise en charge des victimes,
  • la sanction et le suivi des auteurs de violences.

La dernière séquence de cette clôture de Grenelle de lutte contre les violences faites aux femmes a été marquée par la signature du contrat local de mobilisation et de coordination sur les violences sexistes et sexuelles de la ville de Metz.

C’est dans ce contexte que Didier MARTIN, préfet de la Moselle a clôturé cette séance de restitution, en informant l’assemblée des annonces du Premier ministre qui reposent notamment autour d’un socle de 3 axes :

1. Le premier axe vise à traiter les violences à la racine, dès le plus jeune âge, en misant sur l’éducation (la formation des enseignants, création d’un conseil de vie collégienne ou lycéenne sur l’égalité filles-garçons, détection des enfants victimes de violences, création d’un document unique de signalement etc . )

2.Le second axe doit garantir le plus haut degré de sécurité pour les femmes et leurs enfants (3919 fonctionnera 24/24, 80 postes supplémentaires d’intervenants sociaux dans les commissariats et les brigades, la fin de l’obligation alimentaire pour les descendants d’un drame familial, pousser sa victime à un « suicide forcé » sera considéré comme une circonstance aggravante, levé du secret médical etc.)

3. Enfin le troisième axe concerne le suivi et la prise en charge des auteurs (éviter la récidive, évaluations à caractère médico psycho-sociales, soigner les addictions facteurs importants dans les drames, création de centres de prises en charge des hommes violents sur l’ensemble du territoire national.)

Enfin, Didier MARTIN, préfet de la Moselle, a souhaité rappeler que cette journée restera certes la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, mais elle devient aussi la journée marquant un temps fort, un Grenelle, sans précédent sur le sujet, qui voit s’ouvrir des étapes et des avancées nouvelles pour lutter encore plus efficacement contre ce fléau avec une prise en compte complète de la problématique (violences sur les enfants, autonomie financière des victimes, et prise en charge des auteurs).

Didier MARTIN, a tenu à remercier l’assemblée pour la mobilisation déjà mise en œuvre et surtout pour celle à venir : « Il nous appartient à tous, de façon collective, de construire le visage de ces nouvelles mesures dès à présent sur notre territoire ».